#JeudiAutoEdition - Qui sont ces auteurs ?
Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur auto-éditée, ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ...
Cette semaine, c'est au tour de Leslie Heliade
Pour commencer,
pouvez-vous nous faire une petite présentation rapide pour ceux et
celles qui ne vous connaissent pas encore ? (D'où vous venez,
les études faites, etc.)
Je suis enseignante en
Lettres classiques de formation. J’ai travaillé en collège ZEP où
j’enseignais le latin et le français, puis je suis partie vivre en
Inde où j’ai commencé à écrire et à animer des ateliers
d’écriture. En Allemagne, j’ai enseigné à un public non
francophone. Et me voici en Australie où je me lance officiellement
comme auteure indépendante. C’est un job à plein temps !
Quel est votre univers
livresque ?
Difficile de répondre à
cette question ! Je suis capable de lire de tous les genres et
d’étudier les auteurs les plus divers. Quand j’écris, je n’ai
pas d’univers défini et intangible ! Chez moi, l’écriture
a toujours été une façon de vivre : des lettres, des emails,
des récits, des poèmes… Il y a une
magie autour du mot et de la tournure de la phrase qui me fascine !
C’est mon souffle vital. Je me considère comme un artisan du
langage.
Mes projets sont tels que
je ne peux pas pour l’instant me mettre une étiquette, mais
peut-être que cela viendra avec le temps.
Pour le moment, je suis
l’auteur de deux ouvrages : La Vie ailleurs, un roman
sur l’Inde inspiré de ma propre expérience d’expatriation qui
fait découvrir le pays à travers l’histoire de multiples
personnages. Il est classé dans les meilleurs ventes d’Amazon,
depuis sa sortie en 2016 !
Le précédent, Le
Bouton d’Anna est un récit frais et léger qui évoque
l’histoire d’une jeune fille dont la vie est changée… à cause
d’un bouton !
Qui vous a donné
l'envie d'écrire à votre tour ? Quel est votre objectif
lorsque vous écrivez ? (Donner du plaisir, vous évader, faire
partager, etc.)
Encore une question bien
pertinente ! J’écrivais mes premiers poèmes en CE1 et j’ai
continué jusqu’au collège. Ensuite, j’ai cessé d’écrire
pendant plusieurs années parce que je manquais cruellement de
confiance en moi... Quand je m’y suis remise, je me suis fait
violence. J’étais convaincue que j’avais quelque chose à
écrire, mais je ne savais pas encore quoi… Je dois avouer que les
débuts ont été laborieux !
Donc personne ne m’a
donné l’envie d’écrire. Ce sont les livres eux-mêmes qui m’y
ont conduite. Par contre, l’amour de la lecture m’a été
transmise par ma mère. J’ai un souvenir de moi-même, petite,
assise à côté d’elle ; je regardais les images d’un album
pendant qu’elle était plongée dans un gros roman…
Aujourd’hui, mon
objectif, c’est de construire des récits fluides, agréables à
lire, qui transportent ailleurs.
Comment s'est déroulé
l'écriture du roman (ou des romans) ?
Mon dernier né, La
Vie ailleurs, a été le fruit d’un long travail de recherche
et de réflexion ! D’abord, j’ai rédigé mon histoire à la
première personne, composant un récit très intime qui ne sera
jamais diffusé. Ensuite, j’ai imaginé une ébauche de plan que je
n’ai suivi que partiellement lors de la rédaction du premier jet.
Je me suis documentée énormément pour alimenter encore mon texte,
j’ai retiré des passages, j’en ai ajouté d’autres… Quand le
résultat a été concluant, je l’ai soumis à dix lecteurs et
après chaque retour, j’apportais des corrections pour le suivant !
Entre la première et la dernière version, il y a eu un énorme
travail de réécriture. Le tout a duré neuf mois…
Le Bouton d’Anna
a été au contraire un défi lancé à moi-même ! Je me suis
enfermée pendant un mois avec pour objectif d’écrire un roman.
J’avais besoin d’être encouragée et mes proches ont cru en mon
travail et m’ont vraiment poussée. Il me fallait cette impulsion
pour oser vraiment me lancer.
Vous imposez-vous un
rythme d'écriture ou écrivez-vous quand l'inspiration est là ?
Pour mon premier roman,
je me suis imposée une limite de temps (un roman en un mois). Pour
le second, une fois que j’étais lancée, ça s’est fait tout
seul. On peut dire que j’écrivais lorsque j’avais l’inspiration.
Aujourd’hui, je suis à
mon bureau tous les jours de 9 heures à 15 heures, c’est-à-dire
pendant que ma fille est à l’école ! Le reste du temps, je
m’occupe de ma famille, mais très fréquemment je me remets au
travail le soir après 21 heures.
Pourquoi avoir choisi
l'auto-édition ?
L’autoédition, c’est
la possibilité pour l’auteur de vivre de son écriture car les
redevances sont plus importantes que dans un contrat d’édition
classique.
C’est aussi plus de
liberté… et de responsabilité ! Il n’y a pas de filtre
entre moi et mon lectorat. Si je publie un mauvais texte, je perds en
crédibilité. Je suis donc tenue d’être hyper exigeante envers
moi-même.
C’est un travail
extraordinairement intéressant : je fais tout, de l’écriture,
la relecture, la correction, la mise en page, la couverture, la
promotion, le marketing, la publicité jusqu’au choix des
plateformes de vente !
Mon activité favorite du
matin, c’est d’ouvrir ma boîte-mail et de voir les retours de
lecteurs… Dans l’édition traditionnelle, on n’a pas l’habitude
de donner son adresse à la fin du roman…
Comment avez-vous vécu
l’enthousiasme des premiers lecteurs ? Le retour des
critiques, positives comme négatives.
Pour La Vie ailleurs,
je n’ai eu que des retours positifs ! J’ai encore du mal à
réaliser ce qui se passe, c’est très grisant. Cela dit, je me
prépare au jour où je lirai un avis plus mitigé. Aucun texte ne
fait systématiquement l’unanimité.
Pour Le Bouton
d’Anna, une première version est
sortie en 2013 et la critique m’a permis de comprendre mes erreurs
et d’éditer une nouvelle version en décembre dernier.
Je
ne m’amuserai plus à publier un texte approximatif pour voir les
réactions ! Mais je ne regrette pas : cela m’a beaucoup
appris.
Comment s'est passé
le choix de la couverture du roman ? Y avez-vous participé ?
Si non, qu'auriez-vous changé ?
J’ai la chance d’avoir
un bon photographe dans mon entourage ! Le choix des couvertures
a été un mélange de hasard et d’idées personnelles. Pour Le
Bouton d’Anna, j’avais en tête un bouton de rose, c’est
pourquoi nous avons acheté des fleurs et les avons photographiées.
Pour La Vie ailleurs, j’avais pensé à un paysage un peu
mystérieux qui fasse rêver et rappelle l’Inde… Il se trouve que
nous avions cela dans notre ordinateur.
À terme, je pense passer
par un professionnel.
Si vous pouviez donner
vie à l'un de vos personnages, lequel choisisseriez-vous et
pourquoi ?
Anna Oliverra, sans
hésitation ! Elle est ma première héroïne, la plus
attachante à mes yeux ! Mes lecteurs trouveront sans doute ce
choix étrange, mais il y a trop de dimension autobiographique dans
La Vie ailleurs pour que je puisse imaginer donner vie à l’un
des personnages. J’ai créé Anna. Elsa, c’est un peu moi…
Sur quel projet
êtes-vous en ce moment ?
En ce moment, je m’exerce
à écrire des récits brefs et je réfléchis à un roman ayant pour
thème le judaïsme, la conversion et la shoah. C’est un sujet
extrêmement difficile. Honnêtement, je ne sais pas si j’irai au
bout !
J’ai d’autres projets
en parallèle, notamment un recueil de nouvelles croustillantes dont
le titre provisoire serait Ma Première fois : l’amour
est un thème universel ! Mais comment ça se passe, la première
fois ? Avec qui ? À quel âge ? Que se passe-t-il
dans notre tête ? Et plus intéressant encore… dans la tête
de l’autre ?
Auriez-vous des
conseils d'écriture pour nos jeunes débutants ?
Écrire, écrire, et
encore écrire !
Je pense qu’on peut y
arriver sans avoir de talent à priori (là, je parle en tant
qu’enseignante) et, à force de travail, réussir à produire de
très bons textes. La volonté est la première des conditions. Je ne
crois que peu au génie…
Écouter les conseils de
lecteurs et tout recommencer si c’est nécessaire !
Il faut aussi rester
critique… envers la critique ! Tout le monde connaît
l’histoire d’Harry Potter qui fut refusé par plusieurs
maisons d’édition… Combien auraient dit à Proust de raccourcir
ses phrases ? Combien détestent les descriptions balzaciennes ?
Un petit mot pour la
fin ?
Ma devise : Ce n’est
jamais l’écrivain qui donne son texte à lire, mais le lecteur qui
donne de son temps pour le découvrir.
Et merci à toi, pour ce
temps que tu me consacres !
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