#JeudiAutoEdition - Qui sont ces auteurs ? #50



Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur(e) auto-édité(e), ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ... 





Cette semaine, c'est au tour de Fred Marty



Pour commencer, pouvez-vous nous faire une petite présentation rapide pour ceux et celles qui ne vous connaissent pas encore ? (D'où vous venez, les études faites, etc.)


Auteur de 40 ans, j’ai été biberonné très tôt aux littératures de l’imaginaire en commençant par le jeu de rôle et les livres dont vous êtes le héros dès mes 8 ans auxquels je joue encore aujourd’hui. J’ai été très majoritairement Maître de Jeu (Oeil Noir, Terres de Légende, Donjons & Dragons, INS/MV...) donc je crée des histoires depuis très longtemps, sous une forme interactive où il est surtout important de savoir rester cohérent quels que soient les idées tordues des joueurs. Cela conditionne aujourd’hui ma manière d’écrire des romans où je définis les personnages, l’endroit où je veux les amener, mais où je me laisse porter sur le chemin à parcourir en les « écoutant ». Du coup, je me vois presque plus comme un scénariste que comme un romancier ;)
En parallèle du JDR, j’ai énormément lu de Fantasy qui reste mon registre préféré. Les auteurs marquants pour moi sont David Eddings (la Belgariade et la Mallorée), Margareth Weis & Tracy Hickman (DragonLance, le cycle des portes de la Mort), Terry Pratchett et Neil Gaiman. De grands récits d’aventure aux personnages forts et nombreux, je suis fasciné par les groupes de personnages et les possibilités sans fin qui surviennent en les laissant interagir entre eux.
Je m’efforce aujourd’hui de mettre ces thèmes dans les deux séries que j’ai créées.



Quel est votre univers livresque ?

Il y en a deux. Le premier est un contemporain fantastique où le surnaturel provient d’un monde parallèle où les mythes et légendes existent. La série des Chroniques de Gabriel  qui s’y déroule fait appel majoritairement aux légendes basques (histoire de changer un peu des Grecs et des Vikings ☺ ).
Le deuxième est un monde de fantasy low magic où la civilisation n’a pas encore pris le pas sur la nature et la faune, souvent hostile. Plusieurs cultures y cohabitent tant bien que mal, le tout sous le joug d’un empereur présent depuis deux siècles. Ce monde s’est construit sur plusieurs grands mensonges qui sont en train de s’effriter, pour diverses raisons. Je vais raconter comment tout ceci évolue, d’abord à travers les yeux de Sherona (une voleuse) et de ses aventures avec sa troupe pittoresque.
Ces deux univers sont des mondes étendus que je prévois de développer via différentes séries de livres et même différents canaux.




Qui vous a donné l'envie d'écrire à votre tour ? Quel est votre objectif lorsque vous écrivez ? (Donner du plaisir, vous évader, faire partager, etc.)


L’envie d’écrire vient pas mal du jeu de rôle et de toutes les histoires vécues avec mes amis au fil des années. J’ai eu envie de faire ça à plus grande échelle en contant d’autres histoires à plein de gens;)
Je cherche plutôt à écrire des livres amusants, qui permettent de s’évader et d’explorer de nouveaux univers.





Comment s'est déroulé l'écriture du roman (ou des romans) ?

Pour le tout premier, ce fut très laborieux. Il m’a fallu du temps avant de trouver la bonne méthode pour écrire, comment virer tous les blocages psychologiques et la petite voix qui te murmure que tu n’y arriveras jamais.
Maintenant, j’ai calé mon process d’écriture. Je suis plus jardinier qu’architecte, background de rôliste oblige. J’utilise quand même une méthode d’écriture, le Voyage du Héros de Christopher Vogler, pour mettre en place la structure du récit. Ensuite, je définis surtout les personnages, les étapes qu’ils sont censés franchir et où je veux en venir à la fin. Je me fais aussi une liste à la Prévert de toutes les horreurs qui seraient sympa à caser (des monstres, des sortilèges, des lieux, etc…)
Puis, je jette mes persos dans le grand bain, je les écoute m’expliquer comment ils vont s’en sortir et je leur mets des bâtons dans les roues autant que faire se peut.





Vous imposez-vous un rythme d'écriture ou écrivez-vous quand l'inspiration est là ?

J’écris tous les jours, même deux phrases. Ça me permet de garder l’histoire en tête et faire avancer mes projets. Si j’écris uniquement quand les conditions idéales sont rassemblées, je n’ai aucune chance d’aller au bout.




Pourquoi avoir choisi l'auto-édition ?

Comme j’ai eu beaucoup de mal à finir mon premier livre, je n’ai pas eu envie d’être dépossédé du projet en proposant mon manuscrit à une maison d’édition. Il m’aurait fallu attendre des mois pour espérer une réponse (négative à 99%) et je ne voulais pas m’arrêter là.
Du coup, je me vois comme un indépendant, presque un auto-entrepreneur, et je mène mes projets de bout en bout comme un grand. À présent, je sais ce dont je suis capable, là où j’ai besoin d’aide et là où je peux m’améliorer. J’imagine très bien avoir des projets en auto-édition et d’autres en maisons d’édition classiques.
Je n’ai vraiment pas fait ce choix en opposition au système classique. C’est plutôt l’envie de prendre une voie alternative, qui a beaucoup d’avenir à mon sens, et d’essayer d’en vivre autrement.





Comment avez-vous vécu l’enthousiasme des premiers lecteurs ? Le retour des critiques, positives comme négatives.


Très surpris. C’était vraiment encourageant de voir cet enthousiasme chez des gens que je ne connaissais pas forcément. J’ai eu peu de critiques vraiment négatives. Au pire, l’histoire et les personnages n’ont rien évoqué chez le lecteur, ce que je comprends parfaitement. Je n’ai aucun état d’âme par rapport à ça.






Comment s'est passé le choix de la couverture du roman ? Y avez-vous participé ? Si non, qu'auriez-vous changé ?


Je suis passé par une illustratrice pro, parce que mes compétences en dessin ou en Photoshop frôlent le zéro absolu. Pour Gabriel T.1, j’avais repéré une image à retravailler, dans une banque d’images, mais l’illustratrice m’a proposé de la redessiner à sa sauce. Ce qui donne un bien meilleur résultat.

Avant :



Après :




Pour Sherona T.1, j’avais une vague idée de ce que je voulais, donc l’illustratrice (différente de celle de Gabriel) a fait des propositions de mise en page, d’attitudes des personnages, m’a demandé des précisions sur leur apparence, etc.
C’est hyper enrichissant de travailler avec une pro sur ces aspects et je suis 100 % ravi du résultat après déjà trois collaborations (la quatrième est prévue pour septembre).





Si vous pouviez donner vie à l'un de vos personnages, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?


Ils sont déjà vivants. Ils sont dans un univers que j’ai monté pour eux et ils y ont déjà une vie bien remplie:)





Sur quel projet êtes-vous en ce moment ?

Le tome 2 des aventures de Sherona (fantasy). Il y a beaucoup d’enjeux sur ce texte car j’ai pas mal d’ambition sur la complexité des intrigues, plus poussée que sur mes autres textes. Et aussi, ce tome 2 doit continuer à décrire l’univers, sans être rébarbatif et c’est un beau challenge.




Auriez-vous des conseils d'écriture pour nos jeunes débutants ?

Apprendre à faire la distinction entre premier jet et résultat final. Ce n’est pas grave si ce n’est pas parfait du premier coup, vous y reviendrez après. Et ne pas abandonner, tous les auteurs passent par des moments où ils n’aiment pas ce qu’ils font et pensent que c’est mauvais. Absolument tous. Il faut s’accrocher et réussir à dépasser cette étape pour aller au bout.



Un petit mot pour la fin ?


Merci pour l’interview, c’était très sympa à faire. J’espère rencontrer plein de monde aux prochains salons où je participerai ! À savoir les Aventuriales de Ménétrol en septembre et le Salon Fantastique en novembre.



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