#JeudiAutoEdition - Qui sont ces auteurs ? #25
Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur(e) auto-édité(e), ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ...
Cette semaine, c'est au tour de Aline Inacio
Pour commencer, pouvez-vous nous faire
une petite présentation rapide pour ceux et celles qui ne vous
connaissent pas encore (D'où vous venez, les études faites, etc)
Je suis née le 11
novembre 1974 en région parisienne où j'ai vécu la première
moitié de ma vie avant de descendre dans le sud de la France où je
vis encore aujourd'hui.
Je suis titulaire d'une
maîtrise de droit (et oui à mon époque c'était une maîtrise) et
comme le droit mène à tout, j'ai fait autre chose. J'ai une
carrière professionnelle bien remplie et diversifiée, parce que
j'ai la fâcheuse habitude de me lancer régulièrement de nouveaux
défis. Dès qu'un poste devient trop confortable, il faut que je me
complique les choses que voulez-vous.
Quel est votre univers
livresque ?
Je suis une passionnée
de lecture et ce depuis l'enfance. Comme beaucoup de petites filles
j'ai adoré lire La Comtesse de Ségur mais j'ai été aussi attirée
par les enquêtes policières du Club des Cinq. Vers treize ans j'ai
eu ma période lecture des Arsène Lupin écrits par Maurice Leblanc,
avant de tomber amoureuse des romans d'Agatha Christie dont je reste
une inconditionnelle.
Le polar est encore
aujourd'hui mon genre littéraire de prédilection. Je me délecte en
lisant du Thilliez, du R. J. Ellory dont la plume et le sens de la
formule me laissent admiratives, ou encore du Johan Theorin côté
littérature scandinave.
Mais j'aime varier mes
plaisirs livresques alors je lis :
- Des thrillers ou des romans à suspense : Denis Lehanne, Brenda Novak, Amanda Stevens, Christophe Nicolas...
- De la chick lit : Je pourrai vous conseiller « Cendrillon me perdra » de Cindy Madsen, « Notting Hill With Love... Actualy » de Ali Mc Namara, « RSVP » de Helen Warner ou puisqu'on parle auto édition de « Mes 7 ex : Juliette » de Sandra Lemoing dans un style loin des clichés de la chick lit avec un réalisme qui parlera à tout le monde.
- Récemment, j'ai découvert les romans M/M. J'ai eu la chance de commencer par une petite pépite de douceur : « Fairfield, Ohio » de Mia Topic une jeune auteure Croate. Je le conseille vivement, tout comme « Hors jeu » écrit à quatre mains par deux auteures de talents, Amélie C. Astier et Mary Matthews qui nous embarquent dans un feu d'artifice d'émotions.
- Je lis de la romance, de la SF, et de la fantasy mais je n'ai pas encore trouvé de quoi me faire vibrer dans ces catégories. J'en lis peu alors ceci explique cela.
- J'apprécie également une bonne lecture fantastique. Largement en tête, les Harry Potter dont je ne me lasse pas pour tant de raisons que la liste serait trop longue.
- Enfin j'aime revenir de temps en temps aux auteurs classiques comme Stendhal, Flaubert, ou Maupassant.
Bref mes goûts sont
plutôt larges. Je suis curieuse de tout. Pour celles et ceux qui
voudraient en savoir plus ou me suivre plus particulièrement en la
matière j'ai d'ailleurs un profil Babelio en tant que lectrice alors
n'hésitez pas à me rejoindre :
Qui vous a donné
l'envie d'écrire à votre tour ? Quel est votre objectif quand
vous écrivez ?
Tout a vraiment commencé
au collège, je devais avoir treize ans. Un jour ma prof de français
m'a demandé de rester alors que la cloche venait de sonner. Panique
à bord. Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'est-qui ne va pas ?
Ben rien en fait, au contraire. Cette femme m'a félicitée pour la
qualité de mes dissertations et demandé si j'écrivais. Moi ?
Non pourquoi ? Et bien tu devrais, parce que tu écris très
bien. Ah ? Euh ok merci. Vous imaginez le tableau. Moi qui était
déjà mal à l'aise devant les compliments et qui qui considérait
que je n'étais jamais assez douée, j'étais super gênée. Elle a
insisté alors je lui ai dit que je n'avais pas d'imagination, que je
ne voyais pas sur quoi écrire. Une rédaction c'est différent, on
vous donne un sujet, un point de départ. Alors elle m'a demandé ce
que j'aimais lire. À
cette période, j'étais dans ma phase Arsène Lupin. Ok alors si tu
écrivais sur un vol de bijoux qui se passe au cours d'un bal masqué
chez des gens riches ?
Voilà c'est comme ça
que la petite flamme est née. Bon, je vous le dis tout de suite, je
n'ai jamais écrit cette histoire. Néanmoins le rêve d'écrire un
jour était né et ne m'a plus jamais quitté.
Quant à l'objectif
poursuivi, et bien parlons de R. J. Ellory pour illustrer ma réponse.
À vingt-deux ans il fait
la rencontre d'un étudiant qui lui explique avec passion et des
étincelles dans les yeux combien le roman qu'il lit est fantastique
et qu'il en est tellement accro qu'il redoute de le terminer. C'est
ce jour-là que le grand Roger Jon Ellory a commencé à écrire.
Pourquoi ? Parce qu'il voulait transmettre la même émotion et
faire naître la même lumière dans les yeux des autres. Qu'y-a-t-il
de plus beau que les vibrations émotionnelles d'un lecteur, sa
fébrilité à tourner les pages, pressé de connaître la suite de
l'histoire, tout en craignant cette échéance, parce qu'il voudrait
que le plaisir se prolonge encore et encore ? Quoi de plus beau
qu'un lecteur qui une fois le livre refermé en a déjà la
nostalgie ? J'ai vécu de tels moments et c'est inexplicable. Le
temps paraît suspendu. Voilà pourquoi j'écris, pour suspendre le
temps.
Comment s'est déroulée l'écriture du roman ?
Après avoir maquetté
Kissmee, je savais à peu près où j'allais. Je dis à peu près,
parce que la fin restait encore un mystère pour moi. Happy end ou
pas, je n'avais pas encore tranché à ce stade. Le maquettage me
donnait cependant un fil conducteur des principaux événements ou
scènes voire éléments de dialogues que j'allais intégrer chapitre
par chapitre.
Lorsqu'est venu le moment
de passer à la phase « je me lance », ce fut un grand
saut dans le vide. Je ne savais pas si j'allais être capable d'aller
jusqu'au bout ni comment les choses allaient se passer. J'avais
certes très envie de donner vie à mon histoire, mais j'avais peur
que le résultat ne soit pas à la hauteur de mes attentes.
Le plus difficile a été
pour moi la première phrase. J'ai dû la réécrire des dizaines de
fois mais je n'en étais jamais satisfaite. Alors j'en ai eu assez de
chercher la perfection et j'ai choisi de poursuivre avec ce que
j'avais, bien ou mal, en décidant d'y revenir plus tard, le cas
échéant. Si je n'avais pas cessé de focaliser sur cette première
phrase je crois que j'y serais encore. Lol.
Une fois cette étape
évacuée, le reste a été plutôt facile je dois dire. J'en ai été
moi-même très étonnée. Je n'ai eu qu'à me laisser porter par les
personnages, qu'à écouter ce qu'ils me chuchotaient à l'oreille et
qu'à finalement retranscrire le tout sur mon clavier. Le travail
d'écriture en lui-même a donc été bien plus agréable que je ne
me l'étais imaginé.
La phase de relecture et
de corrections en revanche a été laborieuse. Ce n'est pas la partie
la plus agréable du travail d'auteur, en tout cas me concernant,
mais elle est essentielle.
Vous imposez-vous un rythme d'écriture ou écrivez-vous quand
l'inspiration est là ?
Oui, je m'impose un
rythme d'écriture parce que sinon la procrastination me gagne. Entre
l'envie d'écrire et la peur de ne pas y arriver, la seconde prend
vite le dessus.
Il y a des moments où
l'inspiration est là et c'est simple de s'y mettre et d'autres jours
où je me dis que je ne vais pas réussir à écrire une ligne. Même
dans ces cas-là, je me mets devant l'ordi en mode attente.
L'avantage du maquettage préalable c'est qu'on sait ce qu'on va
raconter dans les grandes lignes et cela facilite donc les choses. Il
suffit alors de se replonger dans le contexte, de faire abstraction
du monde extérieur et après quelques minutes en principe, les mots
arrivent.
Alors oui, parfois je ne
suis pas super satisfaite de ce que j'ai écrit mais ce n'est pas
grave. La fois suivante je reprends et je peaufine.
J'apprécie surtout
d'écrire en vacances où j'avance au rythme d'un chapitre par jour.
Je me bloque le plus souvent l'après-midi pour écrire. Sinon,
j'aime bien écrire le soir lorsque tout est silencieux. Cependant,
on se fait vite dépasser par le temps. Oublier qu'on a besoin de
sommeil n'est jamais une bonne chose. J'aime la nuit, alors si je
pouvais, je pense que c'est la nuit que j'écrirais. Mais ne rêvons
pas, pour pouvoir procéder ainsi, il faudrait que ce soit mon métier
à part entière et j'en suis encore loin.
Pourquoi avoir choisi
l'auto édition ?
Simplicité, rapidité.
Les maisons d'éditions reçoivent chaque jour des dizaines de
manuscrits pour n'en retenir à l'année qu'une quantité si
négligeable au regard de la masse, que je ne me faisais aucune
illusion quant au résultat d'une démarche vers eux. Par ailleurs,
quand les ME vous répondent, ou plutôt si elles vous répondent, le
délai peut être indécent pour un auteur qui attend fébrilement, a
fortiori un novice. Huit mois, un an. Je n'avais pas envie de me
confronter à ça.
Comment avez-vous vécu
l'enthousiasme des premiers lecteurs ? Le retour des critiques,
positives, comme négatives
A l'heure où je réponds
à ce questionnaire, je n'ai eu qu'une seule critique et ouf, elle
est positive. Elle vient d'une autre auteure auto éditée, S. N.
Lemoing, blogueuse littéraire à ses heures. Je dois dire que sa
critique est tombée vraiment au bon moment. Je commençais à
désespérer. Sans le savoir, elle m'a permis de reprendre confiance
et de me remotiver pour entrer dans une nouvelle aventure livresque.
Je la remercie aussi pour
son partage d'expérience et ses précieux conseils. Une belle
découverte grâce à twitter et l'auto édition.
Je crains bien entendu
les critiques négatives et je m'attends à ce qu'il y en ait, mais
dès lors qu'elles seront étayées je les prendrai comme une chance
de pouvoir m'améliorer. Même si ce n'est pas agréable c'est ainsi
qu'on apprend.
Comment s'est passé
le choix de la couverture ? Y avez-vous participé ? Si non
qu'auriez-vous choisi ?
Mine de rien, le choix
d'une couverture est un exercice difficile et je dois dire que je
n'ai pas été satisfaite du premier résultat. Après avoir cherché
et cherché encore sur des sites de photos et illustrations libres de
droits avec possible usage commercial, j'ai arrêté ma décision par
défaut sur une photo somme toute très jolie mais qui n'a pas rendu
aussi bien que je le pensais. Aujourd'hui, et après de nouvelles
recherches orientées vers un autre aspect de mon roman (sur les
conseils de S. N. Lemoing:-)) Quand je vous disais qu'elle est
sympa) j'ai fait procéder à la modification de la couverture. La
nouvelle me convient nettement mieux même si j'aurai préféré
quelque chose qui colle parfaitement au texte. Bref du sur mesure.
Quand je serais célèbre qui sait ? Lol.
Ce que j'aurai voulu ?
Une photo représentant une scène du chapitre deux. Mon héroïne au
téléphone, de dos contre le capot de sa voiture sur une route de
campagne avec le décor autour et devant elle tel que je le décris
dans ce chapitre-là, et Maxence autre protagoniste du livre, de dos
également avec son dalmatien, près de cette voiture observant
Antonia.
Non franchement trouver
la bonne image de couverture est loin d'être simple et quand on doit
faire tout par soi-même, ce qui est le cas dans l'auto édition, a
fortiori quand on est novice, c'est encore pire. Mais là aussi on
apprend.
Si vous pouviez donner
vie à l'un de vos personnages, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?
En tant que femme, je
suis sous le charme de Thomas, le beau ténébreux de quarante ans,
mais je suis aussi touchée par le jeune Maxence qui du haut de ses
quinze ans est aussi déroutant qu'émouvant. Pas facile de faire un
choix. Allez, disons Thomas tout de même puisqu'il faut n'en retenir
qu'un.
Sur quel projet
êtes-vous en ce moment ?
J'en étais à un peu
plus de la moitié de mon roman Kissmee qu'un personnage féminin est
né dans les méandres de mon esprit. Alors depuis, il a fait son
petit bonhomme de chemin et une nouvelle histoire est en train de
prendre forme.
Il devrait à nouveau
s’agir d'une romance dans laquelle on retrouvera probablement
encore de la sensualité. Le sexe fait partie de la vie. Si les
personnages décident de se rapprocher (et oui se sont eux qui me
diront) m'arrêter aux bisous bisous, je crois que je ne saurais pas
faire. Mais on verra bien.
Contrairement à Kissmee,
ce prochain livre s'annonce plus percutant au regard du profil de mon
personnage féminin principal. Une femme d'action donc un roman
d'action. Mais il faudra attendre encore un peu pour le voir se
concrétiser. Objectif, le sortir d'ici la fin de l'année.
Auriez-vous des conseils d'écriture pour nos jeunes débutants ?
Difficile de donner des
conseils quand on est novice comme moi mais bon ok, je me prête au
jeu.
J'attache beaucoup
d'importance à la qualité de l'écriture quand je lis un livre. Une
histoire, tout aussi intéressante qu'elle soit, me laissera toujours
une impression mitigée si l'écriture est sans relief, impersonnelle
et/ou poussive. Alors je conseillerais de lire beaucoup et
diversifié. Cela permet d'acquérir du vocabulaire, de développer
son imaginaire et de trouver son propre style. L'important étant
d'écrire avec fluidité.
S'agissant de méthode,
rien n'est gravé dans le marbre, chacun fera comme il le sent,
l'essentiel c'est que cela lui corresponde. Moi je travaille beaucoup
dans ma tête, puis je pose les personnages et les grandes idées et
enfin, de tout ça je fais une maquette du déroulé de l'histoire
chapitre par chapitre en me laissant néanmoins une totale liberté
lors de ma phase d'écriture. Elle me sert de fil conducteur et me
rassure au moment où je me lance mais en aucun cas elle ne
m'entrave.
Ne cherchez pas LA
méthode mais VOTRE méthode.
En dehors de ça, il faut
être curieux, passionné et puis surtout oser.
Suivre son envie est
certainement le meilleur conseil que je puisse donner finalement.
Un petit mot pour la
fin ?
Je ne sais pas si Kissmee
va avoir du succès, s'il va plaire un peu, beaucoup, passionnément,
à la folie ou s'il va ne serait-ce qu'être lu par plus d'une
personne, mais je préfère vivre avec un échec qu'avec des regrets.
Quel que soit le résultat de cette expérience incroyable, je
pourrai me dire « je l'ai fait ». Il n'y a en effet rien
de pire que de regarder en arrière un jour et se demander : «
mais si j'avais osé que ce serait-il passé ? ».
- Petit plus -
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