#JeudiAutoEdition - Qui sont ces auteurs ? #20
Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur auto-éditée, ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ...
Cette semaine, c'est au tour de Céline Saint-Charle
Pour
commencer, pouvez-vous nous faire une petite présentation rapide
pour ceux et celles qui ne vous connaissent pas encore ? (D'où
vous venez, les études faites, etc.)
Bonjour
Audrey, je me présente : je suis Céline Saint-Charle, buveuse
d'Earl Grey et câlineuse de chats. Ex-parisienne réfugiée depuis
15 ans au milieu des volcans d'Auvergne, j'écris depuis mes 6 ans.
J'ai fait des études d'anglais, et je lis énormément dans cette
langue. J'ai mis très longtemps avant de me décider à tenter la
publication, ce que j'ai fait en 2014 avec un recueil de nouvelles.
Depuis, j'ai publié deux autres recueils et deux romans, en
autoédition. Mon deuxième roman est repris par un éditeur
« traditionnel », ainsi qu'une trilogie ados/jeunes
adultes. Je suis donc désormais un auteur hybride : autoéditée
et éditée. Je participe régulièrement à des concours de
nouvelles, et je suis souvent primée. Et je n'en reviens toujours
pas :)
J'essaye
de rester proche de mes lecteurs, et accessible, grâce à une page
Facebook et un compte Instagram, même si cela me prend du temps.
Quel
est votre univers livresque ?
En
tant que lectrice, j'ai une nette prédilection pour l'univers du
thriller au sens large, et une passion coupable pour les histoires de
zombies. J'aime tout particulièrement les séries, qui suivent
l'évolution des personnages sur des années (Elizabeth George, Susan
Hill...). Stephen King est mon idole. Je suis une lectrice vorace,
avec une tendance à dévorer tout ce qui est sorti quand je découvre
un nouvel auteur, c'en est presque obsessionnel.
Dans
mes livres, j'aime explorer les relations humaines, les répercussions
d'un événement sur la vie de mes personnages. Je n'ai pas forcément
de genre unique, j'écris ce que j'ai envie écrire sans me
préoccuper de me ranger dans une case spécifique. Je ne m'interdis
aucune catégorie, si ce n'est la romance qui m'ennuie profondément.
Je vais où mon histoire et mes personnages me mènent.
Qui
vous a donné l'envie d'écrire à votre tour ? Quel est votre
objectif lorsque vous écrivez ? (Donner du plaisir, vous
évader, faire partager, etc.)
Écrire
a toujours fait partie de ma vie. D'aussi loin que je me souvienne,
j'ai eu des mots qui flottaient dans mon cerveau, et qui
s'assemblaient en phrases que je me plaisais à savourer
tranquillement. C'est sans doute la lecture du recueil « Les
contes de la bécasse » de Maupassant qui a déclenché mon
amour de la nouvelle. « Le monde selon Garp » de John
Irving m'a fait découvrir une littérature centrée sur l'humain et
les mécanismes complexes des relations.
Très
égoïstement, j'écris d'abord pour moi, par besoin d'expulser ces
histoires qui mûrissent en moi. Une fois le texte écrit, il perd de
son importance pour moi. S'il plaît, tant mieux. Sinon, ça n'est
pas bien grave, j'ai déjà le suivant qui se prépare dans un coin
de mon cerveau.
Comment
s'est déroulé l'écriture du roman (ou des romans) ?
Je
m'installe devant mon ordinateur, je mets de la musique, une playlist
spécifique pour chaque ouvrage. Et j'écris, de façon aussi
incontrôlée que des spasmes de vomissements (je sais, ce n'est pas
très glamour, mais c'est la métaphore la plus proche de la
réalité). Au moment où je commence à taper, le livre est déjà
écrit à 50 % dans ma tête, j'ai juste à laisser les mots
couler sur l'écran. L'idéal serait de pouvoir brancher directement
mon cerveau sur une prise USB ! Je laisse sortir le premier jet,
et je m'occupe après de traquer les incohérences, les erreurs, etc.
Vous
imposez-vous un rythme d'écriture ou écrivez-vous quand
l'inspiration est là ?
Je
ne m'impose rien, l'écriture doit rester un plaisir et ne surtout
pas devenir une contrainte. Je peux rester 15 jours sans écrire,
puis ne faire que ça pendant la semaine suivante. Je me restreins
quand même sur la durée de mes séances d'écriture, pour préserver
ma vie familiale, ce qui est parfois un vrai crève-coeur.
Pourquoi
avoir choisi l'auto-édition ?
Je
n'ai pas vraiment choisi, les circonstances ont fait que
l'autoédition s'est proposée à moi. Je n'y avais pas songé avant,
je ne savais même pas que ça existait ! J'ai été sollicitée
pour le faire, et, sous la pression de mon entourage, j'ai passé le
cap. J'aime beaucoup la liberté offerte par l'autoédition, la
possibilité de gérer un livre de A à Z. Toutefois, c'est très
chronophage et cela demande une énergie considérable, que je
préférerais consacrer à l'écriture proprement dite. C'est
pourquoi je me suis également tournée vers des éditeurs
traditionnels, qui gèrent les aspects techniques et matériels à ma
place.
Comment
avez-vous vécu l’enthousiasme des premiers lecteurs ? Le
retour des critiques, positives comme négatives.
Les
premiers retours ont été tellement positifs que je n'en suis pas
revenue. Jamais je n'aurais imaginé que mes mots pouvaient avoir un
tel impact sur les autres, qu'ils apporteraient quelque chose aux
gens. J'ai été bouleversée par des retours très émotionnels, des
lecteurs témoignant du bien apporté par la lecture de mes
nouvelles, puis de mes romans.
Pour
le moment, je n'ai eu aucune critique vraiment négative ou
incendiaire. Je sais que cela viendra un jour ou l'autre, c'est
forcé. Je m'y prépare, pour ne pas laisser cela m'atteindre plus
profondément que nécessaire. Je privilégie le contact direct, en
salon ou en librairie, et je suis toujours émue quand un lecteur
vient me dire tout le bien qu'il pense de mes livres.
Comment
s'est passé le choix de la couverture du roman ? Y avez-vous
participé ? Si non, qu'auriez-vous changé ?
Pour
mes ouvrages en autoédition, j'ai tout fait et décidé. Pour mes
romans édités à paraître, je suis partie prenante du choix et des
décisions. C'est très plaisant. Je détesterais me trouver face à
une couverture qui ne me semble pas correspondre à mon livre.
Si
vous pouviez donner vie à l'un de vos personnages, lequel
choisiriez-vous et pourquoi ?
Ce
serait sans hésiter Lucie, la petite fille de la nouvelle « Après
tout, ça arrive tous les jours ». J'aurais beaucoup de
questions à lui poser, et un gros câlin à lui faire. C'est elle
qui a lancé toute cette magnifique aventure, qui m'a fait passer
d'auteur-dans-mon-coin à auteur-au-grand-jour. Je lui dois une fière
chandelle ! D'ailleurs, pour la remercier, je glisse souvent un
personnage nommée Lucie ou Lucy dans mes histoires.
Sur
quel projet êtes-vous en ce moment ?
Je
termine une trilogie post-apocalyptique ados, dont le premier tome
sortira à l'automne 2017, chez Kitsunegari Editions. Je prépare
également la nouvelle parution de mon roman post-apocalyptique
« #SeulAuMonde » chez Livr'S Editions.
Aussitôt
après, j'attaque l'écriture d'un polar futuriste. J'ai encore au
moins cinq autres livres qui mûrissent tranquillement, en attendant
leur tour. Mon problème n'est pas de trouver des histoires, mais de
trouver le temps de les écrire.
Auriez-vous
des conseils d'écriture pour nos jeunes débutants ?
Laissez
parler vos tripes ! Au moins pour le premier jet. Si vous
cherchez trop à atteindre la perfection dans la première phrase
d'écriture, vous obtiendrez des textes académiquement jolis, mais
sans âme, qui ennuieront le lecteur. N'écrivez que des livres que
vous auriez envie de lire, et pas pour suivre la mode du moment.
Chaque auteur a sa patte, sa personnalité propre, vouloir le couler
dans le moule qui fait fureur à un instant donné, c'est le
déposséder de tout ce qui fait son intérêt.
Un
petit mot pour la fin ?
Merci
pour cette interview ! Les auteurs indés proposent souvent des
romans d'une haute qualité littéraire, mais ils peinent à obtenir
la visibilité qu'ils méritent. Des blogs comme celui-là leur
offrent une précieuse vitrine.
Petit +
j'aime l'univers des nouvelles de Céline ainsi que ses romans. C'est du plaisir à l'état pur et c'est tellement frustrant de terminer un recueil ou un roman sans en avoir un autre sous la main à ouvrir, à sentir, à palper à dévorer non, plutôt siroter...
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