#JeudiAutoEdition - Qui sont ces auteurs ? #43
Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur(e) auto-édité(e), ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ...
Cette semaine, c'est au tour de Claire Billaud
Pour
commencer, pouvez-vous nous faire une petite présentation rapide
pour ceux et celles qui ne vous connaissent pas encore ? (D'où
vous venez, les études faites, etc.)
Alors…
Je m’appelle Claire Billaud, 33 ans, 29 dents, originaire de
l’Ouest de la France et installée en région parisienne depuis le
début du XXIe siècle. J’ai fait des études d’ingénieur et
c’est d’ailleurs mon travail, dans l’informatique. Je suis donc
à la fois scientifique et littéraire, ce qui en étonne certains.
Pourtant, on est plusieurs dans la famille à être ingénieurs et à
avoir un talent artistique : la peinture pour mon père et la
musique pour mon frère.
Sinon,
j’ai une maison, un compagnon et 2 chats, ce qui est à la fois une
motivation et une distraction pour écrire, mais surtout une
distraction en ce qui concerne les chats. :)
Quel
est votre univers livresque ?
Je
suis à 100 % dans ce qu’on appelle les « littératures
de l’imaginaire ». Je m’inspire pour la science-fiction
d’Isaac Asimov, A.E. Van Vogt, Douglas Adams et Pierre Bordage (un
Vendéen comme moi) ; pour le fantastique de Stephen King et
H.P. Lovecraft (qui aimait les chats comme moi) ; et pour la
fantasy de J.R.R. Tolkien et de Terry Pratchett pour son incroyable
sens de l’humour. Sans oublier Jules Verne, l’indétrônable
grand-père de la science-fiction française.
Qui
vous a donné l'envie d'écrire à votre tour ? Quel est votre
objectif lorsque vous écrivez ? (Donner du plaisir, vous
évader, faire partager, etc.)
Je
ne me suis jamais vraiment posé la question de qui ou quoi m’a
donné envie d’écrire. J’écris, tout simplement. J’ai
toujours trouvé naturel de coucher sur le papier (puis sur l’écran)
les histoires qui me venaient à l’esprit. À cela s’ajoute le
défi toujours présent de terminer l’histoire que j’ai commencée
(et ce n’est pas toujours facile).
Mais
surtout, quand j’écris, je me plonge dans un autre monde que je
quitte parfois à regret, et j’espère qu’il en sera de même
pour mes lecteurs.
Comment
s'est déroulée l'écriture du roman (ou des romans) ?
C’est
une question à laquelle il est difficile de répondre car chaque
roman a son histoire, et l’écriture de chacun se déroule
différemment.
Pour
Alva & Eini, l’écriture
s’est déroulée très vite pour les deux premières parties et de
manière plus lente et laborieuse pour les deux dernières, mais
globalement c’était terminé en une petite année.
Pour
Le don d’Osiris en
revanche, c’était beaucoup plus compliqué. Il y a eu une première
écriture sous la forme d’une histoire courte avec du potentiel,
mais que je ne trouvais pas satisfaisante ; ce n’est que plus
tard que je l’ai reprise sous la forme d’un roman avec l’idée
d’entremêler deux narrations à deux époques différentes. Et il
a encore eu droit à un remaniement supplémentaire lors de la
correction chez l’éditeur, où j’ai changé la fin (pas vraiment
dans l’esprit, mais j’ai « mieux » bouclé
l’intrigue).
C’est
aussi ce que j’aime : chaque écriture de roman est unique et
constitue une aventure en soi.
Vous
imposez-vous un rythme d'écriture ou écrivez-vous quand
l'inspiration est là ?
Généralement
je préfère écrire quand l’inspiration est là, car quand je me
force, cela se ressent toujours dans ma manière d’écrire.
L’inconvénient est évidemment que je mets plus de temps à
écrire, mais j’ai moins de risque de relire quelque chose que je
trouve bâclé, et donc à refaire.
Il
y a deux exceptions cependant :
- Quand je n’ai rien écrit pendant trop longtemps, il arrive que je me mette un « coup de pied aux fesses » mental pour me forcer à repartir.
- Quand je participe au NaNoWrimo où il faut écrire 50000 mots en un mois, je suis bien obligée de m’astreindre à écrire tous les jours (sauf cas de force majeure) pour y arriver. Mais dans ce cas, l’inspiration n’est généralement pas un problème car j’ai travaillé la trame du roman peu de temps avant, et j’ai donc l’avantage de savoir où je vais.
Pourquoi
avoir choisi l'auto-édition ?
Comme
beaucoup d’auteurs sans doute, j’ai d’abord essayé d’être
éditée. Mais les différents éditeurs à qui j’ai adressé mes
premiers manuscrits avaient soit refusé, soit gardé le silence.
J’ai
donc renoncé à publier pendant quelque temps, mettant mes textes à
disposition gratuitement sur les sites InLibroVeritas et Atramenta,
puis je me suis décidée à franchir le pas en publiant Alva &
Eini en livre et en e-book sur
Atramenta.
Par
la suite, j’ai été contactée par un auteur travaillant aux
éditions Le Peuple de Mü à la recherche de nouveaux auteurs. Je
leur ai proposé Le don d’Osiris
et cela a plu : il a été publié en janvier 2015, et doit être
réédité en février ou en mars 2018 (la date reste à déterminer)
avec le dernier roman que j’ai terminé, L’étrange
affaire Nottinger.
Comment
avez-vous vécu l’enthousiasme des premiers lecteurs ? Le
retour des critiques, positives comme négatives.
L’enthousiasme
des premiers lecteurs (ou même des suivants d’ailleurs) a été
assez relatif, en tout cas en quantité. Disons que j’ai eu assez
peu de critiques sur mes romans, mais elles sont toutes globalement
positives, ce qui me fait bien évidemment plaisir.
Pour
être parfaitement exacte, j’ai eu une critique négative, une
seule, sur Alva & Eini. Je n’en tiens pas compte, non
pas par volonté d’ignorer les critiques négatives en général,
mais parce que son auteur avait tenté d’obtenir mon livre
gratuitement, et comme j’ai refusé, la volonté de vengeance
derrière la critique qu’il a fini par donner est manifeste…
Comment
s'est passé le choix de la couverture du roman ? Y avez-vous
participé ? Si non, qu'auriez-vous changé ?
Pour
Alva & Eini, je devais
créer la couverture moi-même (Atramenta donnait la possibilité de
la faire faire par un illustrateur, mais c’était évidemment plus
cher et je n’étais déjà pas sûre de récupérer ma « mise »).
J’y ai donc participé à 100 %.:) Comme je ne suis pas douée
en illustration, j’ai fait un montage à partir de photos sous
licence libre (merci au passage à la NASA qui met dans le domaine
public d’extraordinaires photos de nébuleuses et d’amas
stellaires).
Pour
Le don d’Osiris,
c’est une illustratrice qui a créé la couverture, mais le contenu
en a été largement discuté entre moi et mon éditeur et j’ai pu
en suivre l’avancement. Elle était assez modeste ; mon
éditeur a « recruté » de nouveaux illustrateurs depuis
lors, et j’ai hâte de savoir comment cela va se passer pour la
couverture de la réédition du Don d’Osiris
qui doit sortir début 2018.
Si
vous pouviez donner vie à l'un de vos personnages, lequel
choisiriez-vous et pourquoi ?
Un
personnage qui n’a pas été abordé plus haut car ses aventures
n’ont pas réellement été publiées bien qu’elles soient
disponibles à la lecture : Duncan Blackthorne. Initialement
pensé comme un personnage de jeu de rôle (Nephilim),
c’est un personnage dans la peau duquel je me suis réellement bien
glissée et longtemps, puisqu’il a été le héros de 2 romans, et
j’en ai commencé un troisième que je ne désespère pas de
terminer un jour. Duncan, c’est un peu une projection fantasmée de
moi-même (même s’il faut beaucoup plisser les yeux pour voir la
ressemblance) dans un monde où la magie et toutes les choses qu’on
s’imagine sur son entourage, ses patrons etc. deviendrait réel.
Une véritable aventure vivante (ou presque) à portée de ma main.
Sur
quel projet êtes-vous en ce moment ?
L’année
dernière, j’ai terminé l’écriture d’un roman dans l’univers
de Lovecraft, L’étrange affaire Nottinger,
qui est en cours de publication chez Le Peuple de Mü et qui doit
sortir début 2018 avec la réédition du Don d’Osiris.
En
attendant que cela se fasse, je suis en train d’écrire un nouveau
roman, Moortopia,
du « radium-punk » à la sauce victorienne. J’ai déjà
plus de 42 000 mots au compteur et j’espère pouvoir le terminer
avant la fin de cette année.
Auriez-vous
des conseils d'écriture pour nos jeunes débutants ?
Ne
pas se rêver trop beau, trop vite. Les livres en auto-édition ou
chez les très petits éditeurs ont extrêmement peu de visibilité,
et si vous arrivez à en vendre 50 exemplaires, ce sera déjà un
exploit en soi.
Alors
ne vous focalisez pas sur le nombre de lecteurs. Écrivez, écrivez
bien, et donnez-vous tout simplement le plaisir d’être fiers de ce
que vous avez réussi à écrire. Le reste suivra tôt ou tard.
Un
petit mot pour la fin ?
Les
livres, c’est le bien. :) Lisez dès que vous pouvez, dès que vous
en avez envie.
- En bonus -
Si cette interview vous a plu, je vous invite à découvrir le blog de Claire Billaud, toutes ces oeures par ici ou pour se tenir au courant, vous pouvez la croiser sur Twitter
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