#JeudiAutoEdition - Qui sont ces auteurs ? #14
Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur auto-éditée, ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ...
Cette semaine, c'est au tour de Nico Bally
Pour commencer,
pouvez-vous nous faire une petite présentation rapide pour ceux et
celles qui ne vous connaissent pas encore ? (D'où vous venez,
les études faites, etc.)
Je m'appelle Nico Bally.
Je suis Lillois. J'ai étudié les sciences, l'épistémologie, ai
fait un séjour Erasmus en Angleterre... pour finalement travailler
dans la production de karaokés !
Après avoir publié une
centaine de nouvelles dans des anthologies et des fanzines, je me
suis attaqué aux romans. Ma carrière a commencé chez un éditeur
pro (pour L'OEIL Clos, puis pour la première version de
TAUPE) avant que je ne me lance dans l'autoédition avec Lucie
Corvus.
Je sors aujourd'hui Le
Baron Miaou.
Quel est votre univers
livresque ?
J'aime la jeunesse,
l'aventure, la magie, les animaux, les contes, le steampunk, les
mystères, les rêves, l'humour....
Le Baron Miaou se
situe entre la magie des contes folkloriques et la science mystique
des alchimistes.
Qui vous a donné
l'envie d'écrire à votre tour ? Quel est votre objectif
lorsque vous écrivez ? (Donner du plaisir, vous évader, faire
partager, etc.)
J'écris depuis toujours.
Petit, je donnais à lire à ma famille le journal de mes
nounours, que je rédigeais sur de grandes feuilles cartonnées. Puis
j'ai tenu un carnet onirique où j'archivais mes rêves. Certains ont
pris la forme de nouvelles et de contes.
Aujourd'hui rien n'a
vraiment changé : je parle souvent de mes animaux dans mes textes,
je m'inspire de mes rêves... J'ai envie de partager ce que j'ai dans
la tête, mes passions, ma sensibilité, mes délires, mes
convictions, et tout simplement les histoires et les personnages qui
vivent dans mon crâne.
Comment s'est déroulé
l'écriture du roman ?
Je prépare d'abord le
scénario, de la manière la plus détaillée possible, en créant
des fiches de personnages, en faisant des recherches sur l'époque,
en dessinant les décors, etc. Je sélectionne aussi un thé et des
musiques qui vont m'accompagner pendant tout le processus.
Quand tout me semble prêt,
je me lance dans la rédaction, en faisant relire les chapitres à ma
compagne, pour qu'elle traque les incohérences et qu'elle me dise si
elle est accrochée ou pas. C'est très facile de se perdre dans
l'écriture et de créer un bazar incompréhensible pour les autres
sans s'en rendre compte ! Je préfère savoir le plus tôt possible
si je fais fausse route, sinon je suis bon pour tout ré-écrire. En
plus, j'ai besoin d'être rassuré et tout simplement d'être lu.
Une fois la dernière
ligne écrite, je relis tout minutieusement.
Vous imposez-vous un
rythme d'écriture ou écrivez-vous quand l'inspiration est là ?
Je m'impose un rythme pour
la rédaction.
La préparation fonctionne
un peu plus à l'inspiration. A part certaines recherches, c'est
difficile de se forcer. Par contre rédiger, quand tout est bien
prêt, c'est facile, ça vient tout seul, donc autant se réserver
des moments dans l'emploi du temps et s'y mettre à fond !
Pourquoi avoir choisi
l'auto-édition ?
Je préférerai être
publié chez un vrai éditeur, évidemment. Je tente toujours le coup
en envoyant une dizaine de manuscrits.
Mais s'ils n'en veulent
pas, je préfère auto-éditer que jeter mon travail à la poubelle.
Ça serait totalement démoralisant ! C'est donc un choix de
consolation.
Mais même si la partie
commerciale ne me passionne pas du tout, j'avoue prendre plaisir à
choisir une couverture, des typographies, etc. et à construire
l'objet-livre autour du texte.
Comment avez-vous vécu
l’enthousiasme des premiers lecteurs ? Le retour des
critiques, positives comme négatives.
C'est un moment fabuleux,
assez indescriptible.
Dans l'écriture il y a
plusieurs joies : celles de la première idée (l'étincelle qui
démarre un nouveau projet), celle de la préparation et de la
rédaction (quand on voit nos idées se mettre en place comme les
pièces d'un puzzle), celle de la dernière phrase, celle de
l'objet-livre qu'on tient enfin entre ses mains, et surtout, le but
ultime, l'avis du lecteur : tout mène à ça. C'est comme un gâteau
qu'on aurait mis des mois à cuisiner et qui ne se mettrait vraiment
à exister qu'au moment où quelqu'un en prendrait une bouchée. On a
envie d'être dans sa tête pour savoir si ça lui fait l'effet
voulu.
Comment s'est passé le
choix de la couverture du roman ? Y avez-vous participé ?
Si non, qu'auriez-vous changé ?
J'ai demandé à un ami
illustrateur de la créer.
Je l'ai rencontré sur mon
premier roman dont il avait dessiné les illustrations intérieures,
à la demande de l'éditeur.
Dès que je me suis tourné
vers l'autoédition (pour Lucie Corvus) je lui ai proposé de
réaliser la couverture. J'ai refais ensuite appel à lui pour Le
Baron Miaou.
Je lui ai envoyé le
texte, en ajoutant quelques idées et en précisant ce que je
préférais parmi ses oeuvres les plus récentes. Après ça, il m'a
proposé un croquis, que j'ai commenté pour qu'il fasse quelques
retouches.
Au final, la couverture me
convient parfaitement !
Ce genre de choses est
impossible chez certains éditeurs, ce qui est assez frustrant. Avoir
le contrôle total est le point fort de l'autoédition.
Si vous pouviez donner
vie à l'un de vos personnages, lequel choisisseriez-vous et
pourquoi ?
Le Crabe !
J'aime de nombreux
personnages dans Le Baron Miaou, mais le Crabe est le seul qui
soit vraiment équilibré et mûr. Elle représente un peu ce que
pourrait devenir le Chalchimiste s'il savait se poser, ou ce que
deviendra Naddha quand elle aura grandi : une personne accomplie et
tranquille, qui a trouvé sa place. Je trouve sa présence apaisante
et réconfortante.
Sur quel projet
êtes-vous en ce moment ?
J'ai encore deux romans
qui n'ont pas trouvé preneurs. Je vais les autoéditer en 2017. Un
petit délire avec un lapin pirate qui combat des légumes zombies,
et un livre non-jeunesse qui navigue entre ambiances feel-good,
enquête et comédie romantique.
Après ça, je pourrai
démarrer la rédaction d'une nouvelle aventure magique que je
prépare depuis quelques temps.
Auriez-vous des
conseils d'écriture pour nos jeunes débutants ?
L'écriture c'est comme la
cuisine : il faut goûter à tout (lire !), essayer à la fois de
maîtriser les bases classiques et d'expérimenter des choses
audacieuses, savoir suivre des recettes mais aussi écouter son
instinct, être attentif à tous ses sens et se concentrer sur le
plaisir, tout en continuant à améliorer sa technique.
A la fin, il reste
toujours plein de vaisselle à faire, mais ça vaut le coup de voir
les yeux des morfals se mettre à pétiller en croquant dans nos
œuvres.
Un petit mot pour la
fin ?
Super article, j'ai adoré découvrir cet auteur à travers les questions que tu lui as posé :) !
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