#JeudiAutoEdition - Qui sont ces auteurs ? #59
Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur(e) auto-édité(e), ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ...
Cette semaine, c'est au tour de Iphegore Ossenoire
– Les présentations -
Pour commencer, peux-tu te présenter en quelques mots ?
(Études, métier, loisirs, élevage de licornes, etc)
Je vis au fond d’une grotte, dans le nord des Alpes, non loin des grands esprits de la
forêt :D Bon, j’avoue, j’ai remplacé les pigeons par un bon câble cuivré pour avoir le
net, quand même :)
J’arpente donc mes montagnes, été comme hiver, et je me régale de nos fromages !
On me dit que c’est pour ça que j’invente des héros qui aiment la bonne bouffe. J’ai
un faible pour le français du XVIIe, mais je me soigne, ce qui me permet d’écrire aussi
des textes très accessibles.
Je me suis formé aux technologies de la communication, de l’électron au satellite,
puis j’ai été faire un tour dans le vaste domaine du droit français. Je n’en fais pas
pour autant le cœur de mes histoires. Ce qu’il faut savoir, c’est que j’aime
comprendre comment les choses fonctionnent, puis m’amuser avec, et les critiquer
dans mes récits. J’aime beaucoup la géopolitique.
Quel genre littéraire apprécies-tu lire ?
l’on marie le mieux la naïveté, l’innocence de l’enfant, et la critique acerbe du regard
adulte. Le tout en suivant une aventure qui nous réserve toujours des surprises, la
magie libérant la créativité.
Je ne suis pas pour autant exclusif. De temps à autre, je demande à mon libraire de
me donner un livre d’un autre genre, tantôt de l’espionnage, tantôt de la romance...
C’est essentiel pour enrichir ses œuvres. Et quand il me reste un peu de temps, je
replonge dans Gallica (les archives en ligne de la Bibliothèque nationale de France).
Quel est ton top 5 des auteurs favoris ?
traducteur, Partick Couton, est exceptionnel ;
2. Timothy Zahn : la saga de Thrawn a marqué mon adolescence, je lui fais des
clins d’œil dans mes récits ;
3. Jean de la Bruyère : je ne me lasse pas de la pureté de sa plume dans les
Caractères, et de ce style fait pour être lu à voix haute ;
4. Ensuite, les auteurs viennent pêle-mêle, mais j’ai vraiment apprécié Brandon
Sanderson récemment, un maître des techniques scénaristiques :)
– La vie d'auteure -
Depuis quand t’es-tu intéressé à l'écriture ?
c’était surtout un exutoire, jusqu’à la terminale. Là, j’ai commencé à travailler la
technique.
Qu'est-ce qui peut faire l'objet d'inspiration pour toi ?
de notre monde un lieu où il fait bon vivre, et nous nous acharnons à le détruire sur
l’autel d’un culte de marchands. J’aime bien critiquer notre société, mais ce n’est
jamais le cœur d’une histoire. Au cœur d’une histoire se trouve toujours l’humain,
l’individu, dans ses faiblesses et ses perfections.
J’ai aussi des sources d’inspiration plus heureuses. Elles viennent en observant ce qui
se passe autour de moi, dans une vie quotidienne que les gens n’ont pas l’air de
prendre le temps de contempler. Sinon, je pars en montagne, et les idées germent
comme défilent les paysages fabuleux des Alpes.
Quel est ton rythme d'écriture ?
place, je la libère en transcrivant ce qui me paraît bien. Là, j’ai décidé de tester la
science-fiction, qui est un genre très exigeant quand on ne veut pas écrire n’importe
quoi, et ça fait bien trois mois que j’erre dans l’écheveau que forme le scénario.
Si tu pouvais donner vie à l'un de tes personnages, lequel choisirais-tu ?
Ils sont tous différents et attachants... Si je devais en retenir un aujourd’hui, ce serait
Nafre, un gnome centenaire qui n’hésite pas à se faire harponner à une frégate
adverse pour la rejoindre en surfant sur une vieille écaille de dragon. On devrait
toujours prendre le temps de s’amuser :)
Sur quel(s) projet(s) travailles-tu actuellement ?
projet, tout peut encore changer. Je pense mélanger le style aventureux des jeux
vidéos, le chaos résultant de la disparition des États, les enjeux colossaux de la
pollution et du climat, sans oublier de glisser un zeste de romance. Même au fond des
enfers, nous méritons de tomber amoureux :D
Comment avez-vous vécu l’enthousiasme des premiers lecteurs ? Le retour des critiques, positives comme négatives.
autres pour le regard différent que nous portons sur les œuvres. Chaque relecture est
l’occasion pour moi d’enrichir, de peaufiner l’œuvre. J’écris par couches successives.
D’un matériau brut (la trame), j’ajoute les éléments et approfondis les personnages.
Du coup, quand je me fais fouetter sur des passages mal fichus, j’en ressors avec une
pépite :D
Au-delà de ce cercle, je mesure surtout l’engouement suscité ou non selon le type de
lecteurs. C’est à ça que je vois qu’avec la Déferlante, je réussis à toucher un public
plus large que sur mon œuvre précédente (que je dois retravailler avant de la publier).
Dernièrement, on m’a dit que j’avais peint une fresque, et j’aime beaucoup cette
vision de mon œuvre. J’ai réussi à sortir des sentiers battus.
- La publication -
Comment s'est passé ton parcours pour l'autoédition ?
œuvres, alors quand j’ai eu achevé la Déferlante (ce qui signifie chez nous, trois
relectures, trois versions de corrections, un aval unanime post-corrections), je n’avais
plus qu’à suivre les instructions. Maquettes, illustrateur (Yanis Cardin a fait un superbe
boulot), dépôt légal, plateformes numériques... ça reste un sacré travail !
Pour vous, quels sont les avantages ainsi que les inconvénients de cette méthode de publication ?
mélanger les genres, on brouille les cases du marché. La rentabilité d’un tel essai ne
peut pas convenir aux éditeurs qui ont une situation financière fragile, et je n’ai pas
trois ans pour obtenir une réponse. L’autoédition est une possibilité, mais j’ai vu trop
d’œuvres de piètre qualité sur le marché. C’est pour cela que nous nous sommes
regroupés autour d’Hydralune : pour assurer à nos lecteurs une qualité équivalente à
l’édition traditionnelle. Il n’y a pas de complaisance dans nos relectures. Il y a bien
des fois où on a juste envie de tout balancer par la fenêtre, mais le résultat est au
rendez-vous : les gens adorent. Ils aiment ce qui est différent. Entrer dans le monde
de l’art, c’est accepter d’être parfois bousculé par l’artiste. C’est ce qui m’anime.
C’est ce que permet l’autoédition contemporaine.
- Les petits plus -
Avez-vous une petite anecdote lors d'une rencontre avec vos fans ?
Quand ils croisent l’auteur, ils pensent qu’il a la réponse à tout. Une fois, une lectrice
m’a demandé si la mère de la haute prêtresse était une autre déesse que celle qu’elle
servait. C’est vrai que cette information est passée sous silence dans l’histoire, et
qu’on peut y voir un tabou, même si c’était surtout parce que ça ne servait pas la
trame et qu’on n’a pas de place dans un roman pour les digressions. Elle était déçue
de ma réponse : « c’est ce que tu veux que ce soit, car c’est devenu ton histoire. »
Peu importe ce que voulait l’auteur, au fond.
D'ailleurs, où peut-on vous rencontrer pour boire un café et/ou pour une petite dédicace ?
un bon chasseur de dahu pour me retrouver dans les Alpes. Une fois les cols rouverts
(au printemps), on pourra peut-être me croiser les salons où se rend Hydralune (les
Aventuriales, les Hallienales, etc.), mais ça dépendra de mon emploi du temps.
L’année promet d’être chargée.
Une petite chose à ajouter ?
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