#JeudiAutoEdition - Qui sont ces auteurs ? #54
Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur(e) auto-édité(e), ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ...
Cette semaine, c'est au tour de Bruno Bellamy
- Les présentations -
Pour
commencer, est-il possible de vous présenter en quelques mots ?
(Etudes,
métier, loisirs, etc)
Je
m'appelle Bruno Bellamy, grand lecteur de BD, de littérature
fantastique et SF, et fan de belles illustrations et de mondes
imaginaires depuis tout petit. Quand j'avais 15 ans, j'ai découvert
les œuvres de Jean « Mœbius » Giraud, et ça a été
une révélation pour moi : j'ai décidé à ce moment que je
ferais ce genre de choses quand je serais grand… Après un bac
littéraire, j'ai passé un peu de temps dans les écoles d'art, puis
je me suis lancé dans l'illustration de presse et la BD. Je suis
auteur de BD et illustrateur professionnel depuis 1985, et j'ai donc
bel et bien réalisé mon rêve d'ado. :)
Si
je devais caractériser mon travail, il faudrait sans doute que
j'évoque le fait que, principalement à cause des créatures
gentiment sexy que j'ai dessinées dans la presse (JdR, jeux vidéo,
informatique, etc), et qui se sont vues à partir de la fin des
années 80 affublées du sobriquet de « bellaminettes »,
mes productions sont surtout connues pour le fait qu'on y voit, donc,
des demoiselles assez voluptueuses et souvent peu vêtues. Ce n'est
certes pas la totalité de ma production, mais c'est surtout ça que
mes lecteurs retiennent, en général. ;)
Outre
mon métier d'auteur, qui est bien plus pour moi qu'un simple
gagne-pain, on s'en sera douté, je joue de la basse dans un petit
groupe de rock, et je passe le reste de mon temps à profiter de la
vie assez simplement, en compagnie de mes deux chats. :)
Quel
genre littéraire appréciez-vous lire ?
Avant
tout, j'aime l'imaginaire. Que ce soit en roman, en BD, en manga, il
me faut de l'exotisme, de l'espace, des créatures venues d'autres
mondes, de la magie, du voyage spatio-temporel, des pouvoirs
psychiques et de l'uchronie, sinon c'est comme la réalité, c'est
pas drôle. ;)
Quel
est votre top 5 des auteurs favoris ?
Je
me permets, bien sûr, en tant que passionné de BD, d'y mettre
quelques auteurs du 9e art…;)
Mœbius,
Christin & Mézières (pour la BD « Valérian », qui
m'a énormément influencé), Akira Toriyama, Kosuke Fujishima,
Arthur C. Clarke.
Mince,
y'a qu'un seul auteur de « livres où y'a pas d'images »,
désolé… ;)
-
votre vie d'auteur -
Depuis
quand vous êtes-vous intéressé(e) à l'écriture ?
J'ai
toujours énormément écrit. Je dévorais les bouquins quand j'étais
petit, et dès que l'envie m'est venue de m'acheminer, comme je
pourrais, vers une carrière d'auteur de BD, j'ai commencé à noter
des idées, et à remplir des cahiers à spirales. J'en ai des
cartons pleins !:)
Le
souci, c'est que mon ambition de faire de la BD, ambition nourrie,
donc, par la fascination que j'ai ressentie en découvrant le travail
de Mœbius, se heurte à la lenteur relative de la réalisation des
images : tous ces décors, toutes ces mises en scène, c'est
long et compliqué… Seulement, la BD a aussi ce pouvoir merveilleux
de permettre d'exprimer les choses pour lesquelles les mots ne
suffisent pas. En BD on peut (je trouve) suggérer des choses de
manière plus analogique que par le texte seul, inviter le lecteur à
rentrer dans un univers dont on donne quelques indices visuels, et
l'amener à explorer des mondes improbables, un peu à la façon dont
Mary Poppins saute dans un dessin à la craie sur le trottoir, et se
retrouve dans le monde du dessin. C'est magique !:)
Mais
ça prend tellement plus de temps de faire tous ces dessins que de
noter les idées, les descriptions, les dialogues… Du coup, j'ai
douze fois plus de scénarios écrits que de BD dessinées, et plus
le temps passe, plus ça s'accumule, c'est terrible. ;)
Qu'est-ce
qui peut faire l'objet d'inspiration pour vous ?
La
vie, avant tout ! Si mes récits sont par nature fantastiques et
situés dans des mondes imaginaires, c'est justement parce que j'ai
besoin de transposer le réel pour pouvoir prendre du recul et
l'analyser. Pour ça, rien de mieux, je crois, que d'y aller
franchement. Alors quand je dis « prendre du recul », il
s'agit de se mettre carrément sur orbite, ou aller dans des mondes
parallèles… Faut pas faire les choses à moitié ! :)
Mais
évidemment, j'aime que ces mondes décalés et exotiques soient
parsemés de petits détails familiers, donc il y a toujours des
liens, des clins d'œil, avec une culture que j'apprécie ou des
éléments du monde où je vis. Des ingrédients de cuisine ou de
pop-culture japonaises, des designs d'engins high-tech, des
références à quelques méchants personnages de la vie politique,
etc.
Quel
est votre rythme d'écriture ?
J'écris
(et je dessine, donc !) tous les jours, mais je ne suis vraiment
pas quelqu'un de bien organisé. Du coup, ma production est
totalement irrégulière. Certains jours je n'avance pas vraiment, ou
alors j'arrive à ne produire quelque chose que très tard dans la
journée, et parfois dès le matin je pars sur une bonne idée et
j'arrive à continuer sur ma lancée, mais globalement c'est un peu
n'importe quoi. Je sais que certains auteurs sont très disciplinés,
et ça les rend sans aucun doute globalement bien plus productifs que
moi. Ma méthode-qui-n'en-est-pas-une n'est certainement pas la
meilleure approche, mais ça fait tellement longtemps que je doute
fort d'arriver un jour à améliorer ça. ;)
Si
vous pouviez donner vie à l'un de vos personnages, lequel
choisiriez-vous ?
Il
me semble que, tout bien considéré, je l'ai déjà fait : dans
ma BD auto-éditée, « Romance de Mars », j'ai mis en
scène un auteur de BD qui part pour la planète rouge, et y découvre
une sorte d'utopie dans laquelle il finit par jouer un rôle assez
déterminant, et je pense qu'il n'y a pas besoin d'aller chercher
bien loin pour comprendre que c'est une sorte d'autobiographie à
peine romancée. Or, en réalisant cette histoire, qui était au
départ un peu un passe-temps pour m'amuser, sans réelle ambition
éditoriale, j'ai découvert une façon de travailler, une liberté
créatrice, qui m'avait échappée jusqu'alors, et ça a changé pas
mal de choses dans ma vision du monde, de mon métier, et sans aucun
doute de moi-même. On peut donc dire, finalement, qu'en créant un
personnage de fiction qui était une transposition d'une personne
réelle (moi), d'une façon qui a finalement aidé cette personne
réelle à mieux appréhender sa propre existence, j'ai donné vie à
ce personnage, puisque ça m'a changé en une meilleure (j'espère,
du moins) version de moi. Je sais pas si c'est très clair… ;)
Sur
quel(s) projet(s) travaillez-vous actuellement ?
Je
suis parti de loin, en quelque sorte, puisque j'ai débuté dans le
circuit traditionnel de l'édition BD, en travaillant notamment avec
mon ami de longue date, Marc Bati, qui écrivait mes scénarios (la
série Sylfeline, chez Dargaud), avant que je me lance à mon tour
dans l'écriture de mes scénarios en tant qu'auteur complet, sur
Showergate, BD publiée chez Delcourt. Le secteur de la BD étant
devenu assez invivable pour les auteurs, je me suis embarqué dans le
projet « Romance de Mars » (notamment sous l'impulsion de
TOMKAT, un autre ami dessinateur), qui m'a vraiment fait beaucoup de
bien, mais que j'avais besoin, pour reprendre confiance en moi, de
mener absolument seul (j'ai tout fait : scénar, dessin, mise en
page, édition, etc). Ayant constaté que j'étais capable de me
débrouiller, je passe maintenant à l'étape suivante, en
sollicitant un peu mes lecteurs, via ma page sur Tipeee pour avoir un peu de soutien financier le temps de réaliser la suite
de cette romance martienne, qui sera intitulée « Scaphandres
et Préjugés » et qui, oui, sera une sorte de version SF du
« Orgueil et Préjugés » de Jane Austen, carrément.
Même pas honte. :)
« Romance
de Mars » et, donc, cette suite que je viens juste d'entamer,
est une BD qui tranche à plusieurs égards par rapport à ce que je
faisais avant. Je suis passé de récits complets en 46 pages couleur
à une approche de la BD assez comparable à celle du manga :
travail, par épisodes, en noir et blanc, en privilégiant avant tout
la narration, plutôt qu'un aspect visuel séduisant. Ce que j'ai
réalisé en travaillant de cette façon (merci l'auto-édition et
ses libertés, donc) c'est que c'est une manière de raconter les
histoires qui permet vraiment mieux de rendre le récit humain, et
donc de passer du système traditionnel dans lequel le héros est au
service de l'action, au système que je trouve, personnellement,
mille fois plus intéressant, où l'action et les contextes servent
en fait à suggérer, en creux, de quoi le personnage est fait,
quelle est sa vie intérieure. Ça fait des récits beaucoup plus
humains, plus sensible, plus chargés à la fois de sens et de
poésie. Plus que des ouvrages spécifiques, j'aurais envie de dire
que c'est là-dessus que je travaille en ce moment, et que j'ai envie
de continuer à travailler de plus en plus. :)
Comment
avez-vous vécu l’enthousiasme des premiers lecteurs ? Le
retour des critiques, positives comme négatives.
Comme
évoqué plus haut, j'ai passé pas mal d'années à travailler dans
le circuit traditionnel de l'édition BD. Or c'est un monde un peu
clos, et assez ingrat : le seul retour qu'on puisse espérer, ce
sont des chiffres, et les éditeurs se débrouillent toujours pour
qu'on ait l'impression que ces chiffres sont mauvais (s'ils nous
laissent imaginer que ce sont de bons chiffres, on pourrait commencer
à croire que notre travail mérite d'être payé décemment, ce
serait catastrophique !;)). C'est pour ça notamment que j'ai
tendance, désormais, à décrire le monde de l'édition comme une
machine à fabriquer des dépressifs…
Les
seuls contacts qu'on peut avoir, dans ce contexte, avec les lecteurs,
ont lieu lors des festivals BD et donc des séances de dédicaces,
mais c'est un type de rencontre assez ingrat, parce qu'en tant que
dessinateur on est surtout supposé apporter une sorte de prestation,
de spectacle, durant lequel on fait des petits dessins dans les pages
de garde des albums, pour donner l'impression aux lecteurs (qui font
parfois la queue pendant des heures pour obtenir ce cadeau) qu'on va
ainsi leur fournir une sorte de plus-value un peu magique qui va
rendre le livre un peu plus précieux. Ça a un côté sympa (c'est
rigolo de faire un dessin en direct, surtout quand il y a des
enfants, ils réagissent comme si c'était une sorte de tour de
magie), mais c'est aussi assez frustrant, parce que ça tend à
résumer le rôle de l'auteur à celui d'un technicien, d'un
fabricant d'images. Alors que le plus important, ce sont les idées,
les émotions, toutes ces choses qu'on engage dans l'œuvre et qui
sont porteuses de sens. Si on ramène tout au dessin, on perd un peu
de vue ce que les dessins sont supposés raconter. Et quand on
dessine en direct, comme ça, ça n'est pas tellement évident de
vraiment échanger avec les lecteurs, de les questionner pour savoir
ce qui les a attirés vers ce livre, ce qu'ils en ont tiré, ou ce
qu'ils attendent des autres livres qu'on pourrait faire.
Néanmoins,
depuis que je me suis lancé dans l'auto-édition, ça a un peu
changé : comme il n'y a pas l'intermédiaire commercial de la
maison d'édition, les lecteurs, sachant qu'ils peuvent s'adresser
directement à l'auteur, parlent un peu de leur lecture, n'hésitent
pas à dire ce qu'ils ont ressenti, ou alors, plus indirectement, me
font le plaisir de m'annoncer qu'ils ont tellement aimé la BD qu'ils
veulent en commander une autre pour faire un cadeau à quelqu'un
qu'ils aiment bien. Et ça c'est génial ! Et donc voilà, ça
n'est plus des chiffres, ça devient humain, il y a une vraie
gratification bien au-delà de simplement tirer un revenu de la
diffusion de l'œuvre. Franchement, si j'avais su, j'aurais entrepris
ça il y a bien plus longtemps !:)
-
La publication -
Comment
s'est passé votre parcours pour l'auto-édition ainsi que l'édition
grâce à une maison d'édition ?
En
fait j'ai bossé très très longtemps dans le circuit traditionnel,
que ce soit pour la BD ou l'illustration de presse (plus de 25 ans,
quand même). Je n'imaginais pas pouvoir procéder autrement, parce
que je trouvais que le métier d'auteur était déjà tellement
difficile, je ne me voyais pas en plus assumer toutes les autres
fonctions d'une maison d'édition. Alors bon, je ne dis pas non plus
que c'est facile de faire tous ces autres métiers, mais quand j'ai
fini (et ça m'a pris du temps… des fois, j'ai le cerveau lent !;))
par comprendre que si je ne faisais pas les choses moi-même ça
n'arriverait tout simplement pas, je me suis lancé, par dépit et
par nécessité aussi, parce que je ne savais plus comment faire pour
vivre de mon boulot, et aussi parce que je voyais bien que même si
les éditeurs ne voulaient pas m'éditer, les lecteurs, eux,
attendaient toujours de me lire. Finalement, je devrais remercier les
éditeurs qui, en cessant de faire leur travail pour mes ouvrages,
m'ont très involontairement aidé à me décider à faire leur
travail à leur place. :)
Alors
que je continuais de produire des projets pour des albums qui
pourraient leur convenir (des 46 pages couleur, etc), et à les
envoyer aux maisons d'édition, qui ne prenaient même pas la peine
de me répondre (quand on bosse trois mois sur un projet et que
l'éditeur ne prend même pas trois minutes pour exprimer son refus,
c'est assez pénible), je faisais les épisodes de « Romance de
Mars » pour m'amuser, pour au moins faire un peu de BD que les
gens pourraient lire (sur mon blog, en l'occurrence, puisque à ce
stade je ne songeais pas à en faire un livre papier). Quand j'ai
réalisé que non, je ne pourrais décidément plus rien espérer des
« vrais » éditeurs, j'ai aussi réalisé que, bon sang,
j'avais déjà une centaine de pages de « Romance de Mars »,
et qu'en trouvant un imprimeur à peu près abordable, je pourrais
très bien faire mon album moi-même. J'ai lancé l'impression, monté
une boutique en ligne, et parlé de cette nouvelle parution sur les
réseaux sociaux. C'était vraiment le saut de la foi, la dernière
chance, parce que j'avais vécu sur mes réserves le temps de faire
tous ces projets « pro » qui n'avaient pas abouti, et
j'avais dépensé mes dernières économies pour imprimer le premier
et tout petit tirage de ma BD « faite maison ». Et j'ai
vendu tout mon tirage avant même de le recevoir de chez
l'imprimeur ! J'ai repris espoir, et je me suis accroché. J'ai
compris à ce moment là à quel point il était plus gratifiant de
traiter avec des êtres humains, plutôt qu'avec des éditeurs… ;)
Pour
en savoir plus sur « Romance de Mars », on peut jeter un
œil sur la section de mon site qui y est consacrée
Pour
vous, quels sont les avantages ainsi que les inconvénients de ces
méthodes de publication ?
Les
avantages, je les ai évoqués plus haut, je crois : la liberté,
indéniable, et bien sûr, du coup, la possibilité d'explorer de
nouvelles façons de faire des histoires. Possibilité qui m'était
quasiment totalement inaccessible en travaillant avec des maisons
d'édition qui n'envisageaient que des formats standardisés, et
tendaient beaucoup vers le « toujours plus de la même chose »
qui fait que, comme ils n'investissent que sur ce qui ressemble à ce
qui se vend déjà, il devient presque impossible d'essayer de
surprendre le lecteur, et donc de l'émerveiller. Travailler de cette
façon, l'accepter comme une fatalité, en arriver à se convaincre
soi-même que c'est sans doute une bonne chose, que la loi du marché
est plus grande et plus forte que nous, c'est à mon avis cesser
d'être un auteur, un créateur, et devenir un producteur de
divertissement. Pourquoi pas, hein ? Mais c'est pas mon truc…
Alors pouvoir échapper à ça, en étant entièrement décisionnaire,
ça me semble vraiment salutaire.
Évidemment,
la contrepartie, et donc l'inconvénient, c'est qu'on n'a pas la
« force de vente » de cette industrie. Pas de diffusion,
pas de revendeurs, donc moins de ventes, c'est à dire (en théorie)
moins de sous. Comme je ne peux faire que de petits tirages, chaque
livre me coûte cher, et je ne peux donc pas céder une marge
raisonnable à des libraires, sans ça je me retrouve à ne faire ces
livres que pour la gloire. Laquelle, on l'aura compris, ne nourrit
pas. Or il faut manger au moins un peu pour faire de bonnes BD, c'est
un fait scientifiquement avéré : au bout de plusieurs jours
sans manger, ça se voit sur les dessins : le trait tremblote,
c'est pas joli. ;)
Mais
il faut comprendre un truc : signer un contrat avec une maison
d'édition ne garantit pas du tout un revenu en contrepartie du
travail fourni. Je l'ai appris à mes dépens : le contrat
n'engage, en réalité, que l'auteur, et j'ai bel et bien, plus d'une
fois, été confronté à des éditeurs qui exploitaient mon boulot
et gardaient l'argent pour eux, quand ils ne partaient pas
littéralement avec la caisse ! L'éditeur qui ne respecte ni la
lettre ni l'esprit du contrat n'a pas de souci à se faire, en
réalité bien peu d'auteurs peuvent se permettre d'engager une
procédure et de faire réellement valoir leurs droits. Résultat :
en n'ayant pas d'éditeur, je ne suis finalement qu'aussi pauvre que
je l'étais quand je travaillais avec de riches et productives
maisons d'édition ayant, comme on dit, pignon sur rue. La différence
réside entièrement dans le fait que, maintenant, je n'ai plus de
motif d'être en colère, et ça c'est formidable. Pouvoir à la fois
faire le métier dont je rêvais quand j'étais gamin et dormir
paisiblement la nuit, c'est tout bonnement génial. :)
-
Les petits plus -
Avez-vous
une petite anecdote lors d'une rencontre avec vos fans ?
Je
vais prendre la question à rebours et raconter, plutôt, cette fois
où, invité comme auteur déjà ancien dans un festival de BD, je
suis allé me procurer un album d'un jeune auteur dont j'appréciais
le travail, et faire la queue pour avoir une dédicace. C'était donc
moi le fan… Arrive mon tour ; je tends l'album et explique qui
je suis, en présumant bien sûr qu'il ne connaît sans doute pas mon
travail. Or cet auteur était, en fait, un fan de très longue date,
et il m'avoue que c'est en voyant mes dessins dans des magazines
quand il était gamin qu'il s'était lui-même décidé à se lancer
dans cette carrière. Moi qui demandais timidement à un auteur de
bien vouloir me gribouiller quelque chose dans sa BD, je me retrouve
dans la situation de Yoda demandant une dédicace à un jeune
padawan ! C'était vraiment rigolo… :)
D'ailleurs,
où peut-on vous rencontrer pour boire un café et/ou pour une petite
dédicace ?
Je
vis dans la campagne normande aux alentours de Rouen. Campagne dont
je ne sors que rarement, notamment parce que, depuis que les éditeurs
ne m'éditent plus, je ne suis plus guère invité par les festivals
de BD (il y en a pourtant tellement toute l'année un peu partout en
France !), qui sélectionnent leurs invités en fonction des
nouveautés annoncées par les éditeurs traditionnels. Du coup, pour
eux, je suis devenu transparent… Mais bon, ça peut arriver quand
même de temps en temps. Le mieux, pour en savoir plus à ce sujet
(et plus généralement pour se faire une idée de ce que je produis)
c'est d'aller se renseigner sur mon actualité sur mon site web (qui
existe depuis 1995 -j'étais le premier auteur de BD en France à
avoir un site perso sur le web !-, de sorte qu'il commence à y
avoir pas mal de contenu)
Une
petite chose à ajouter ?
Eh
bien je suis toujours très heureux de parler de mon travail, alors
j'espère ne pas avoir été trop bavard… ;)
<3
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